
Julien Spiewak
Le Chef-d’œuvre inconnu d’Honoré de Balzac
Préface de Dominique Baqué
2021, 136 pages, 30 €
Format : 17 x 24 cm
Éditions Espace_L
ISBN : 978-2-8399-3362-9
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Après lecture du Chef-d’œuvre inconnu d’Honoré de Balzac, Julien Spiewak est stupéfait ! Non seulement tout « parle » au photographe dans ce conte fantastique de Balzac, mais certaines phrases – qu’il s’empresse d’annoter – semblent avoir été écrites pour lui, se référant au plus près aux images qu’il a déjà réalisées pour sa série de photographies Corps de style.
Dans la première partie de ce catalogue monographique, des doubles pages proposent à chaque fois une citation de Balzac, extraite du Chef-d’œuvre inconnu, et une photographie que l’artiste a réalisée dans un musée en associant des œuvres d’art et une partie du corps humain. Dans la seconde partie, Julien Spiewak publie la reproduction du texte complet de Balzac, avec ses annotations dans la marge.
Dominique Baqué voit en Julien Spiewak « la version heureuse de Frenhofer, le vieillard fou et suicidé ». Car là où Frenhofer échoue, Spiewak réussit à insuffler la vie dans l’art, et d’une double façon : en revivifiant le texte de Balzac, avec lequel il entre en écho et noue de surprenantes affinités électives, et en faisant revivre intérieurs de style et espaces muséaux avec ses corps de chair.
Dominique Baqué
Philosophe, écrivain et critique d’art, spécialiste en art contemporain, ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure, Dominique Baqué signe de nombreuses années la chronique “Photographie” de la revue Art Press. Elle est l’auteur, entre autres de Photographie plasticienne. L’extrême contemporain (2004), Pour un nouvel art politique (2004), Yves Saint Laurent, les derniers jours de Babylone (2013), Anselm Kiefer entre mythe et concept (2015), Cy Twombly sous le signe d’Apollon et de Dionysos (2016), Helmut Newton. Magnifier le désastre (2019).

Julien Spiewak
Corps de style
2015, 48 p., 18 €
Format : 21 x 28 cm
Institut Français – Corée du Sud
ISBN : 978-2-9552607-0-8
Julien Spiewak travaille sur la place du corps au sein de la photographie. Depuis 2005, il réalise la série Corps de style dans des intérieurs de collectionneurs de mobilier d’époque et dans des musées.
Chaque image présente un intérieur richement décoré avec un fragment de corps. Il y a dans la démarche de Julien Spiewak cette parfaite adéquation entre le projet et la réalisation, entre le modèle et le décor, avec ce zeste de fantaisie qui confère à son travail un univers photographique à part entière.
Au premier regard, on se laisse prendre par l’aspect du reportage documentaire dans des intérieurs classiques de luxe à destination de magazines de décoration. Les plans d’ensemble des pièces, les gros plans sur des détails du mobilier, l’éclairage frontal … tout concourt dans un premier temps à faire illusion. Cependant, à y regarder de plus près et selon les images, des détails incongrus apparaissent sous la forme de fragments de corps humain. Ils sont plus ou moins intégrés au mobilier où, selon les cas, ils viennent s’y glisser avec humour, grâce, légèreté ou discrétion, se fondant même parfois avec les fauteuils dont ils épousent parfaitement les formes et les courbures.
La symbiose est alors parfaite entre les nervures de la peau et celles du bois ou du marbre. Ce même souci d’intégration et d’illusion est poussé jusque dans les légendes détaillées des objets photographiés où vient se glisser, de façon tout aussi subreptice, le prénom des modèles.